Manger du boudin, transfusion de sang; que faire ?

En exerçant mon ministère, je suis exposé à toutes sortes de situations; une qui m’a surprise, au point que je croyais qu’on me faisait une farce; on était en train de manger au restaurant et un membre de l’Église me demande s’il pouvait manger du boudin? Je le regarde et je luis dit : tu n’est pas sérieux, il me réponds : je suis très sérieux; alors je lui dis pas de problème, tu peux en manger. Il était content car il m’a dit qu’il aimait en manger. Alors je lui ai demandé sur quel enseignement il se basait pour me dire qu’il ne pouvait pas en manger; il me répondit : si tu lis dans le livre des Actes des apôtres au chapitre 15 l’Église de Jérusalem envoie une lettre aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche; et dans cette lettre il est écrit :  de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Je lui dis que je vais apporter l’enseignement à l’Église; non, non dit-il, je te crois sur parole, et je répliqua : je veux simplement te prouver ce que je dis est basé sur la parole de Dieu et non sur mes pensées.

Voici la lettre :

Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut!

Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes, nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul, ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.

 Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses. Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu.” Ac 15:23-29

 

  • Suite à ces recommandations…

  • La question que je pose ce matin :

  • Sachant que le boudin est fait à partir du sang

  • Nous est-il permis de manger du boudin?

  • Ou par exemple si on attrape du lièvre aux collets, donc c’est de la viande étouffée.

  • Nous est-il permis d’en manger?

  • Puis-je avoir une transfusion de sang?

  • Vous savez ce texte est écrit dans le Nouveau Testament, donc ça nous concerne….

  • Allons étudier la Parole de Dieu, pour bien comprendre.

Si je garde mes œillères, autrement dit si je lis seulement cette lettre, j’en conclu aussitôt qu’on ne peut manger de sang, donc du boudin. Maintenant enlevons nos œillères et regardons ce Dieu dit.

La première question que je me pose est : « Pourquoi l’Église de Jérusalem a envoyée cette lettre aux frères de l’Église d’Antioche?

Pour se situer un peu dans le temps, les évènements se produisent après le premier voyage missionnaire de l’apôtre Paul; Paul et Barnabas sont à l’Église d’Antioche. On peut lire dans Ac 15:1 : “Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.” Pourtant Paul et Barnabas  prêchent l’Évangile : c'est-à-dire sauvé par la foi au Seigneur-Jésus, sans les œuvres de la loi. Vous pouvez être sur qu’il y a eu une vive discussion et un débat avec Paul, comme on peut le lire dans le texte, prenez le temps de lire le chapitre 15 du verset un (1)  au verset trente cinq (35). Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques-uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question.

La question est que l’apôtre Paul prêche l’Évangile, que Jésus lui-même lui a confié; c’est-à dire : Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures” (1Co 15:3-4) donc c’est par la foi en Jésus et non par les œuvres de la loi, comme il est écrit : “Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” (Eph 2:8) et d’autres parts, il est dit : quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, à Antioche, en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.” Tout ça vient en contradiction avec la prédication et l’enseignement de Paul; car il enseignait à tous les Juifs qui sont parmi les païens à renoncer à Moïse, leur disant de ne pas circoncire les enfants et de ne pas se conformer aux coutumes.” (Ac 21:21)

Revenons à notre récit :

Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Église, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.

Maintenant examinons la réaction de quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, (donc sauvés et membre de l’Église de Jérusalem) se levèrent, en disant qu’il fallait circoncire les païens et exiger l’observation de la loi de Moïse. Plus loin dans  Ac 21:20 on peut lire : Quand ils l’eurent entendu, ils glorifièrent Dieu. Puis ils lui dirent: Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi. Premièrement les juifs qui sont sauvés sont tous zélés pour la loi, et veulent imposés cette loi aux païens. Les juifs sont prêts à accepter les païens, mais à condition qu’ils observent la loi comme eux, donc d’en faire des Prosélytes.

Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur dit: Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l’Evangile et qu’ils crussent. Et Dieu, qui connaît les coeurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint-Esprit comme à nous; il n’a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs coeurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter?

Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux. Ici l’apôtre Pierre leur rappelle son expérience, lorsque Dieu l’envoya prêcher l’Évangile chez Corneille. Je veux vous faire remarquer un détail lorsque Pierre est arrivé chez Corneille, écoutez ce qu’il a dit : Vous savez, leur dit-il, qu’il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d’entrer chez lui; mais Dieu m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.” (Ac 10:28) Dieu s’est révélé à Pierre avec l’apparition de la nappe et Pierre s’est soumis à Dieu pour aller chez Corneille, sinon il n’y aurait pas été. Pourtant Pierre est sauvé.

Jacques prit la parole, et dit: Hommes frères, écoutez-moi! Simon a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom. Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit: Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, J’en réparerai les ruines, et je la redresserai, Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses, Et à qui elles sont connues de toute éternité.” (Ac 15:4-18)

Qui a raison?

Les apôtres font face à un dilemme : d’une part Paul annonce le salut aux païens par la foi en Jésus sans l’observation de la loi, Pierre et Jacques appuie Paul, Pierre par son expérience chez Corneille, et Jacques par les écritures. Mais les Juifs qui sont sauvés eux sont plus zélés pour la loi, et veulent l’imposer aux païens.

Que faire donc?

Il ne faut pas oublier une chose, pour les Juifs, ils sont le peuple de Dieu depuis des siècles, et il y a une inimitié entre les Juifs et les païens; mais avec Christ l’inimitié est enlevé, mais en pratique c’est autre chose, c’est difficile pour les Juifs d’accepter que les Païens et les Juifs puissent cohabiter ensemble dans l’Église.

Lisons dans Eph 2:11-16 : “C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié.”

Selon la Parole de Dieu l’inimitié est enlevée, mais dans la pratique c’est une autre chose.

Plaçons-nous dans le contexte :

Jésus avant d’être enlevé au ciel a dit à ses disciples :

“Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.” (Ac 1:8)

Regardons ensemble la manière que Dieu a prise pour intégrer tout ce beau monde dans l’Église; soit Juifs, Samaritains et Païens.

Au jour de la Pentecôte, Pierre prêcha un grand message et 3,000 âmes furent sauvées et l’Évangile est annoncé aux Juifs de la Judée. Ensuite il est survenu une grande persécution contre l’Église de Jérusalem; Étienne est lapidé et les disciples sont dispersés dans les contrées de la Judée et Samarie, et voyez-vous Philippe l’évangéliste se retrouve à Samarie, et plusieurs sont sauvés, la mort d’Étienne a permis aux Samaritains de recevoir l’évangile et être sauvés, donc en pratique les Samaritains ont part  au salut. Maintenant il ne reste que les Païens, et Dieu va agir afin que sa parole s’accomplisse. Dieu va se révéler à Pierre avec l’apparition de la nappe et lui faire comprendre qu’il peut aller chez Corneille (un païen) et annoncer l’Évangile et c’est ce qu’il fit et plusieurs furent sauvés. Gloire à Dieu. Je dis ça, car Dieu n’était pas intervenu les disciples seraient encore à Jérusalem….Ensuite Dieu envoie Paul prêcher aux Païens.

Ils étaient difficile pour les Juifs d’accepter que les Païens aient part au même salut et ne soient pas contraint d’observer leur loi. Cela amena de vive discussion. Et c’est la raison pour laquelle Paul est à Jérusalem, ne l’oublions pas, quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, (à Antioche) en disant: Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.” Je tiens à vous faire remarquer que ces hommes n’avaient pas été envoyés par l’autorité de l’Église de Jérusalem. Lisons ce qui est écrit dans Act.15.24 : “Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes,” (Ac 15:24) Lorsque les choses ne sont pas faites à la manière que Dieu veut, cela amène du désordre.

Que faire donc?

La décision des apôtres est de ramener la paix, et non de trouver un coupable, pour ma part, c’est Paul qui a raison, car on est sauvé par la foi en Jésus-Christ seulement, mais les apôtres doivent tenir compte de l’opinion des Juifs et trouver un terrain d’entente, afin de ne pas être une pierre d’achoppement pour les Juifs, après tout, c’est un ministère de réconciliation que nous avons reçu. On appelle ça : mettre un peu d’eau dans son jus. C’est la raison que cette lettre a été écrite et envoyée à l’Église d’Antioche en leur recommandant de s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Le but de la lettre est de ne pas être une pierre d’achoppement pour les Juifs. En fin de compte c’est une convenance qu’ils se sont donnés afin de garder la paix.

Et pour nous aujourd’hui, c’est-tu encore valable, car il faut répondre à la question qui a été posée au début de l’enseignement. Premièrement on n’a pas ce problème là aujourd’hui. Oui mais c’est écrit dans le Nouveau Testament; lorsque quelqu’un me dit, ça je lui réponds : va lire ce qui est écrit dans actes 2.44-45 : “Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.” C’est écrit dans le Nouveau Testament et on ne met pas ces versets en pratique aujourd’hui…

 N’oublier pas, on a enlevé nos œillères, on ne regarde plus seulement un verset et on part en peur…non, non, on prend le temps d’étudier et de mettre les versets dans leur contexte, l’époque, qui est concernés etc…

Non ces versets ne nous concernent pas aujourd’hui dans le sens qu’il n’est pas permis de manger du boudin, ou refuser une transfusion sanguine.

Après tout, la parole dit aussi : “Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience;” (1Co 10:25)

 “Ayant appelé à lui la foule, il lui dit: Écoutez, et comprenez. Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme.” (Mt 15:10-11)

“Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets?” (Mt 15:17).

“Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle.” (Ro 14:17-19)

J’aimerais pour terminer vous montrer dans la Bible, une situation similaire qui est survenue plus tard (pas dans le même temps) et la manière que le même apôtre Paul a géré cette affaire. C’est l’exemple de l’Église qui est en Galatie.

L’Église des Galates était tombé dans le piège; il était revenu à l’observation de la loi. Eh oui, c’est possible,

“O Galates, dépourvus de sens! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi? Êtes-vous tellement dépourvus de sens? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair? Avez-vous tant souffert en vain? si toutefois c’est en vain. Celui qui vous accorde l’Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi?” (Ga 3:1-5)

Quelques uns dans l’Église leur enseignaient qu’il fallait qu’ils observent la loi, et ils étaient revenus sous ce joug. L’apôtre Paul dit bien, qui vous a fascinés?

“Vous couriez bien: qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité?” (Ga 5:7) C’est surement pas Dieu, car Dieu ne nous éloigne pas de la vérité. Donc c’est le malin qui fascine, qui nous arrête dans notre marche chrétienne.

“C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. Voici, moi Paul, je vous dis que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est tenu de pratiquer la loi tout entière.” (Ga 5:1-3)

 “Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème!” (Ga 1:8-9)

En fin de compte, si on y pense bien de demander aux enfants de Dieu d’être observateur de la loi, c’est d’annoncer un autre Évangile.

“J’ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine.” (Ga 5:10) et pour conclure Paul leur dicte la manière de régler le problème :

Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous! (Ga 5:12) le même danger nous guette aujourd’hui dans les Églises, veuillons et ne tombons pas dans le piège.

Amen

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