-87-
L'éponge
Comme une éponge desséchée
Et assoiffée, j’absorbe l’eau vive
Jusqu’au moment d’être bien imbibée
De cette eau qui me fortifie et me ravive
Afin que je puisse rafraîchir
Celui qui vient de se brûler,
Celui qui est las de souffrir à
Celui qui s’est égaré.
On se sert de moi pour nettoyer
Les grandes saletés et les pots renversés
Les tâches délicates et difficiles.
Je dois être prudente, car je suis fragile
Car on me presse parfois rudement
Et l’on me frotte brusquement.
C’est pourquoi je m’abreuve quotidiennement
Pour me ranimer; par la Parole évidemment.
Je suis toujours disponible
Pour celui qui a besoin de moi
Pour rafraîchir le cœur sensible
Et celui qui manque de foi.
Je me moule à la main
De celui qui veut me presser
Car je veux lui faire du bien
Même si parfois je suis fatiguée.
Après avoir bien travaillé
Je reviens toujours me désaltérer
A la source des eaux limpides
Qui pour moi coule sans cesse.
J’évite le désert aride
Qui m’enlèverait ma joie
D’oeuvrer toujours avec amour
Avec tous ceux qui ont besoin de moi.
Reine Gaulin, Juillet 2003