Les cailloux

Un minuscule caillou
S’est infiltré dans mon soulier;
Aussi pointu qu’un clou
Il m’a blessé le pied.
Alors, je me suis empressée
De le trouver et de le jeter.

Même si la douleur était toujours là,
J’ai continué de marcher,
Avec ma bourse sous le bras
Et dans ma main un sac tout léger.
La vie était tellement belle
Et j’avançais en regardant vers le ciel.

Une petite roche toute grise
A failli me faire tomber,
Dans mon sac je l’ai mise
Car je ne savais où la lancer.
Et ainsi plusieurs autres j’ai ajoutées
Et leur poids m’a prise par surprise.

Mon fardeau est devenu si lourd,
Car j’en avais top accumulé
Au lieu de les jeter tout à tour,
J’ai pris sur moi de les garder
En portant toute seule mes peines et mes douleurs
Au lieu de les donner à mon Sauveur.

Pourquoi traîner les choses qui m’ont blessée ?
Pourquoi ne pas pardonner et oublier ?
Pourquoi ne pas tout confier à mon Ami,
Les peines et les luttes qui sont mon lot d’aujourd’hui.
Pourquoi emprunter sur ce qui arrivera demain
Au lieu de tout Lui remettre entre les mains ?

Reine Gaulin, Juin 2004