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L'arbre au bord de l'eau

Tout petit, je l’ai planté près des vives eaux
Afin qu’il puisse sans cesse s’abreuver.
Maintenant, il est si robuste et si beau
Qu’on ne peut s’empêcher de l’admirer.

Juste avant de bourgeonner
Il se laisse entailler
Et il nous donne des sceaux d’eau
Que nous convertissons en sirop.

Sa cime s’élève vers le ciel,
Il est temps qu’il se revête de feuilles d’un vert tendre
Qu’aime caresser le soleil
Et sous lesquelles on aime se détendre.

Les oiseaux viennent s’y percher
Et de leur gazouillis ils savent nous égayer.
Nous venons nous asseoir à son ombre
Et parfois nous y demeurons jusqu’à la pénombre.

Et lorsque se prépare l’orage
On le sait par son feuillage
Qui se retourne soudainement
En frissonnant sous le vent.

Il est fier, et à l’automne il se change :
Il revêt des feuilles jaunes, pourpres et oranges
Pour ensuite les laisser tomber
Et être devant son créateur dénudé.

Il passera l’hiver dans la neige
Qui le retiendra dans son piège.
Ses branches se couvriront de verglas;
Humblement et tout tremblant, il se courbera.

Au printemps de son tronc coulera une eau délectable
Qui devrait être pour nous un sujet d’édification.
Puissions-nous être comme lui immuables
Et que dans l’activité nous abondions. 

Reine Gaulin, Novembre 2003